Dire que le cheval est un herbivore peut sembler facile. Pourtant, l’utilisation actuelle des chevaux entraîne de grandes variations tant au niveau du temps d’accès que de la qualité des pâturages disponibles. Ainsi, on n’envisage pas l’accès au pâturage pour un cheval de sport de top niveau de la même manière que dans les élevages. Néanmoins, le pâturage est essentiel d’un point de vue alimentaire, locomoteur et psychique (comportemental) pour le cheval quelle que soit son utilisation.
Savoir gérer l’écosystème végétal d’une prairie, utiliser les ressources alimentaires offertes de manière efficiente, tenir compte du parasitisme, des plantes toxiques … sont autant de connaissances nécessaires à une utilisation raisonnée du pâturage.
Une prairie pâturée est un système biologique complexe en perpétuel changement. Les principaux acteurs de cet écosystème sont le climat, le sol (y compris les insectes décomposeurs), la partie végétale et les chevaux (ou les autres herbivores). La partie foliaire des végétaux absorbe le CO2 atmosphérique et les nutriments (eau, carbone, azote, phosphore, …) contenus dans le sol pour assurer leur croissance. Ce couvert végétal en développement est à son tour ingéré par les chevaux afin de subvenir à leurs propres besoins métaboliques. Une partie de cette ingestion n’est pas complètement utilisée et retourne sur le sol par le biais des déjections. Ces déjections s’accumulent dans le sol et sont transformées par les micro-organismes décomposeurs, en nutriments essentiels pour la plante. La boucle est ainsi complète.
Ce cycle est donc fortement dépendant des herbivores (en l’occurrence les chevaux), des pratiques de gestion d’origine humaine (apport de fertilisants, travail du sol, fauches, …). Ces dernières visent à augmenter le rendement en matière sèche des prairies, malheureusement souvent au détriment de la diversité floristique (nombre et type d’espèces végétales différentes présentes)
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L’impact des chevaux sur une prairie est lié principalement à deux types de comportement du cheval. Son comportement alimentaire très sélectif qui conduit à l’apparition de zones excessivement pâturées, avec un couvert végétal très bas et un appauvrissement en phosphore et en potassium, et des zones de refus avec un couvert végétal très haut. De plus, la division de la prairie en différentes zones : zones d’alimentation, de repos et zones d’accumulation de crottins (phénomène lié au comportement social du cheval) aggrave ce phénomène d’appauvrissement d’un côté et d’enrichissement en azote excédentaire de l’autre.
Enfin, le phénomène mécanique de piétinement, lié au besoin du cheval d’évoluer dans son espace et sa grande propension à tracer des routes de cheminement, est également à prendre en compte. Si la prairie est, à un moment donné, la seule source de nourriture, on comprend plus facilement que la surface nécessaire par cheval soit au minimum d’un demi-hectare.
La quantité de nutriments que le cheval peut extraire de l’herbe dépend, en premier lieu, de sa capacité à en manger. On parle de capacité d’ingestion. Cette capacité d’ingestion dépend de deux facteurs, la vitesse à laquelle le cheval broute et le temps qu’il y consacre en 24 heures. Les chevaux disposent d’incisives très performantes qui lui permettent de littéralement couper les végétaux au ras du sol. Quand l’herbe diminue, le cheval est capable de compenser en partie cette raréfaction en augmentant sa vitesse d’ingestion, mais ce mécanisme est limité.
Quand il est en prairie 24h/24, le cheval passe en moyenne une quinzaine d’heures par jour à brouter. Ce qui ne lui laisse qu’un temps plus limité pour les autres activités essentielles à ses besoins (repos, élimination, comportements sociaux, …). L’augmentation du temps passé à brouter, induite par la diminution de la disponibilité en herbe, s’accompagne d’un coût énergétique qu’il ne faut pas négliger.
L’herbe de prairie est historiquement et culturellement considérée comme un aliment de choix pour le cheval. Il faut quand même fortement nuancer ce propos. En effet, la qualité et la digestibilité de l’herbe est en constante évolution et il faut en tenir compte. Par exemple, l’herbe au printemps est souvent trop importante par rapport aux besoins des chevaux et peut devenir insuffisante lors d’été fort sec par exemple. D’un point de vue qualitatif, on passe d’une herbe jeune excédentaire en eau, azote, sodium et sucres solubles à une herbe trop âgée qui est devenue riche en cellulose avec pour conséquence une digestibilité beaucoup plus faible. Le tout est fortement tributaire des conditions météorologiques, du sol, de la composition floristique etc.
Le pâturage en parcelles ou tournant est réalisé en divisant la surface en plusieurs lots que l’on fait pâturer successivement. Respectez la règle des 20 jours de repousse au printemps et en fonction des conditions météorologiques 30-40 jours en été et en automne. De manière plus pratique, on ouvre une parcelle quand l’herbe arrive à hauteur de la malléole de la cheville et on la referme quand l’herbe est entre 8 et 10 cm.
Si on souhaite travailler avec une seule parcelle, il faut prévoir de la herser pour étendre les crottins et de faucher les refus au minimum deux fois au cours de la saison.
Entretenez les prairies en désherbant les plantes indésirables manuellement ou en travaillant avec un désherbant sélectif. Les apports en phosphore et en potassium se font préférentiellement à la fin de l’automne (après la rentrée des chevaux pour l’hivernage) et sont respectivement de 60 et 160 unités par hectare. Pour la fertilisation en azote, il faut se montrer prudent et appliquer 25 à 50 unités par hectare au plus tard mi-février.
Le pâturage en combinaison avec d’autres espèces au comportement alimentaire moins sélectif que le cheval est également un bon moyen de gérer les refus. Le passage d’ovins sur des parcelles déjà pâturées par des chevaux est très efficace.
Les parasites internes du cheval sont assez nombreux. On retrouve des vers plats (cestodes et trématodes), des vers ronds (nématodes) mais aussi des larves d’insectes et des protozoaires. Au pâturage, chez les adultes, il faut se focaliser sur les infestations par les grands et petits strongles, et chez les jeunes sur un cestode, Anoplocephala (également chez les adultes notamment en cas de co-pâturage avec des ânes). Les chevaux se contaminent par l’ingestion d’herbe qui porte des larves de parasites provenant des matières fécales d’autres chevaux ou d’hôtes intermédiaires.
Au-delà d’un programme de vermifugation raisonné dans le temps et s’appuyant sur l’analyse des crottins, il existe des méthodes pour réduire le risque d’infestation. Ainsi le pâturage mixte entre chevaux et ruminants permet de briser les cycles de reproduction des parasites puisque ceux-ci sont différents entre les espèces. Evitez le pâturage en hiver, car les larves peuvent résister plusieurs mois et donc le pâturage hivernal est une source de ré-infestation. Un contrôle coprologique des individus avant la mise à l’herbe reste la panacée et devrait être incontournable avant l’introduction d’un nouvel individu. Enfin, la charge parasitaire d’une parcelle est en lien étroit avec la charge en individus qui pâturent cette parcelle.
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