Alimentation de la jument en fin de gestation... - Horse Nutrition Project

Alimentation de la jument en fin de gestation…

La nutrition des juments poulinières dans le dernier tiers de gestation est d’une importance capitale à plusieurs niveaux : le développement final du poulain, la production de colostrum et puis laitière et enfin le retour à la reproduction pour la jument.  

Dans cet article, je souhaite faire le point sur certains principes à mettre en application pour une alimentation raisonnée de la jument en fin de gestation. De bonnes pratiques alimentaires apportent une base solide à l’objectif de tout éleveur : faire naître des poulains vigoureux avec un statut immunitaire fort qui vont grandir au mieux sous le pis de leur mère.

Quels impacts sur le foetus ?

La croissance fœtale est largement influencée par la génétique, l’épigénétique, l’âge de la mère, l’environnement utérin et l’alimentation de la mère. Il est démontré dans de nombreuses espèces que la sous-nutrition et la suralimentation ont des répercussions sur le fonctionnement de l’utérus gravide et sur le développement du fœtus sans pour avoir autant avoir de répercussions significatives sur le poids du fœtus. On a ainsi défini le terme de retard de croissance intra-utérin (RCIU).  L’espèce équine n’échappe pas à ce phénomène. Les altérations du phénotype des poulains qui découlent d’un état de RCIU peuvent avoir des effets durables sur les performances athlétiques et le métabolisme tout au long de la vie de ces chevaux.  

Les altérations du régime alimentaire maternel ont un impact sur la fonction placentaire et le transfert de nutriments au fœtus. En début de gestation, la réduction du transfert de nutriments entraîne un ralentissement de la division cellulaire, ce qui peut réduire le nombre de cellules dans les organes. En fin de gestation, cet impact se marque au niveau de la différentiation cellulaire et donc sur la fonction des organes. Les deux stratégies nutritionnelles ont des conséquences négatives notamment une tolérance réduite au glucose, une altération de la fonction endocrinienne du pancréas, une sensibilité réduite à l’insuline et une modification de la composition corporelle, sans parler des phénomènes d’ostéochondrose juvénile.  

Comparé à d’autres espèces animales, la gestion de l’alimentation chez les chevaux en fonction de leur stade physiologique est très empirique.  Les besoins nutritionnels spécifiques à ces différents stades physiologiques sont souvent sous-estimés car évalués sur base de tables qui mériteraient une mise à jour sérieuse. En particulier, les besoins en acides aminés et autres micronutriments font défaut. Or on sait que des perturbations en apport de ces micronutriments affectent le développement et la différentiation cellulaire. Ils sont donc susceptibles de participer à la prévention du RCIU. De nombreuses recherches restent à mener mais les choses bougent et de sérieuses études voient le jour. Il est dont important pour les professionnels de la nutrition équine de suivre attentivement ces développements.

Pratiquement, il est donc primordial d’établir un programme de rationnement le plus juste possible pour répondre aux besoins en termes d’énergie, de protéines, de minéraux, d’oligo-éléments et de vitamines chez la jument gestante dans le dernier tiers de gestation puisque cela va conditionner de manière important le développement du futur poulain tout au long de sa vie. Challenge d’autant plus compliqué que la capacité d’ingestion de la jument diminue en fin de gestation. L’analyse des fourrages, le calcul des quantités et du type de concentrés ainsi que la complémentation sont à définir avec soin. N’hésitez pas à demander conseil à notre équipe de vétérinaires nutritionnistes.

Quels impacts sur la production de colostrum

Pour rappel, le poulain est un être naïf à sa naissance. Il ne dispose pas d’un système immunitaire efficient, il va devoir développer ce dernier au cours des deux premiers mois de sa vie. Pendant cette période de vulnérabilité, il est protégé par l’immunité que lui transmet sa mère via le colostrum. La synthèse des anticorps qui seront excrétés dans le colostrum et destinés à protéger le poulain commence 3 semaines avant la mise-bas.

Après la naissance, le colostrum n’est disponible que les 24 premières heures avant d’être dilué par la production laitière qui augmente significativement. La capacité d’absorption de ces anticorps au niveau de l’intestin grêle du poulain est également limitée dans le temps. Elle est maximale les 12 premières heures puis diminue progressivement pour être nulle après 24 heures. C’est donc une étape cruciale pour le démarrage du poulain.

Ce passage de l’immunité maternelle via le colostrum au système sanguin du poulain est appelé transfert de l’immunité colostrale. A la fois la quantité et la qualité du colostrum peuvent être évaluées au moyen d’un pèse-colostrum ou d’un réfractomètre. Moins pratiqué dans l’espèce équine, la traite, le contrôle du colostrum et l’administration au biberon sont des techniques d’élevage qui ont fait leur preuve dans d’autres espèces. Il est également possible de mettre en évidence au moyen de kits un défaut de transfert immunitaire à 24 h post partum. On dispose alors encore la possibilité d’agir rapidement via une transfusion.

Pratiquement, un colostrum de bonne qualité est jaune à doré, épais et collant, tandis que le colostrum de mauvaise qualité est aqueux, plus blanc ou opaque.

La nutrition maternelle influence moins le volume de colostrum que sa qualité. Il est démontré que la sous mais aussi la suralimentation maternelle entraîne une baisse des concentrations d’anticorps (IgG) dans le colostrum. Il a été aussi montré que l’on pouvait influencer positivement la concentration d’IgG dans le colostrum et le transfert de l’immunité par des supplémentations enrichie en vitamine E, en sélénium, en beta glucans et en stabilisateurs de flore bien spécifiques.

En plus de faire attention à l’alimentation, n’oubliez pas de vous assurer que votre jument soit correctement vaccinée (dernier rappel 1 mois avant le poulinage), vermifugée et qu’elle soit logée dans l’environnement où le poulain naîtra au minimum 15 jours avant la mise bas afin de fournir au poulain une protection contre les pathogènes qu’il va rencontrer dans son environnement.

Envie d’en savoir plus ? Parlons-en !

Notre équipe est là pour vous accompagner. Que vous ayez une question sur nos produits, un doute sur la nutrition de votre cheval, ou besoin d’un conseil sur-mesure, n’hésitez pas à nous contacter. Ensemble, nous trouverons les solutions les plus adaptées pour garantir la santé et le bien-être de vos chevaux.

“When Nutrition and Care make the difference !”

signature-dr-duquesnoy-veterinaire-horse-nutrition-project-belgique
×

Merci pour votre commande. Vous avez choisi d'enlever votre commande dans un de nos points-relais. Votre colis ne pourra donc pas vous être envoyé à votre domicile ou une autre adresse. L'enlèvement de votre colis est de votre responsabilité.